Particularités des personnes Asperger et Autistes de Haut Niveau

Difficultés de communication

  • Difficultés dans la compréhension de notions abstraites malgré un vocabulaire étendu.
  • Difficultés dans la compréhension de jeux de mots.
  • Difficultés dans l’expression de leurs émotions ou le font de manière inappropriée.
  • Répétition d’un mot ou d’une phrase de manière stéréotypée (écholalie).
  • Nette tendance à s’entretenir abondamment de leurs sujets favoris (fixation).
  • Interprétation de consignes au pied de la lettre.

En résumé, les difficultés du jeune Asperger se situent principalement dans la dimension pragmatique de la communication. À cela s’ajoutent des lacunes importantes dans d’autres habiletés conversationnelles telles que les expressions faciales. Il faut donc utiliser des moyens non verbaux pouvant servir de support à la conversation.

Difficultés de socialisation

  • Malaise en groupe.
  • Difficultés à percevoir intuitivement les besoins et les émotions des autres, et de ce fait, elles captent mal les ambiances.
  • Intérêt marqué pour un ou deux sujets spécialisés sans se préoccuper du fait que cela intéresse ou non leur interlocuteur.
  • Difficultés à percevoir les règles informelles de la vie sociale et les nuances; elles peuvent donc avoir besoin qu’on les leur explique en détail et de façon précise.
  • Naïveté sociale les conduisant souvent à devenir les souffre-douleur à l’école et en milieu de travail.

En lien avec cette énumération, un enseignement des règles et des conventions sociales est donc à prévoir. La majorité des jeunes «non TED» apprennent ces règles et conventions intuitivement et naturellement à partir des expériences vécues. Sans un enseignement explicite, les personnes TED ne peuvent effectuer ce type d’apprentissage ou n’y accèdent que partiellement ou très difficilement.

Atteintes neuro-sensorielles

  • Hyper ou hyposensibilité de certains sens (vue, ouïe, toucher, goût, odorat).
  • Gestes souvent maladroits.
  • Posture particulière.
  • Expression du visage souvent figée et peu vivante.
  • Difficultés à regarder l’interlocuteur dans les yeux.
  • Tics moteurs.
  • Possibles difficultés à reconnaître les visages (prosopagnosie).
  • Difficultés à lire l’expression affective des visages.
  • Difficultés à gérer les perceptions, ce qui rend le monde qui les entoure tout à fait imprévisible, voire effrayant.

Il est important ici de noter que ces personnes, sur le plan cognitif, ont un fonctionnement intellectuel se situant dans la moyenne ou même dans la tranche supérieure de la population, une capacité mnésique excellente ainsi qu’une capacité à développer des passions ainsi que des talents remarquables.

Aspects cognitifs et Théorie de l’esprit (Théorie de la pensée)

Poirier et Forget (1998) identifient des différences liées à la sensibilité sociale qui permettent de distinguer le syndrome autistique du syndrome d’Asperger.

Qu’il s’agisse des habiletés sociales, de la communication, de l’imaginaire, des capacités cognitives ou motrices, les personnes Asperger présentent certaines particularités.
Malgré leurs capacités langagières, elles éprouvent de la difficulté à entrer en communication avec les autres. En dépit de leurs maladresses, elles présentent un certain intérêt envers les interactions sociales.
Sur le plan cognitif, leur niveau de développement permet l’accès au jeu symbolique; toutefois, elles présentent un déficit se rapportant à la théorie de l’esprit.
Pour Tréhin (1999), la théorie de l’esprit se définit par la capacité d’attribuer un état mental à soi-même et aux autres. Cette capacité de « méta-représentation » s’acquiert habituellement vers l’âge de quatre ans, mais dans le cas des personnes Asperger, l’acquisition demeure tardive. Même si elles ne présentent aucune déficience intellectuelle (QI de 70 et plus), les personnes Asperger ne développeraient la théorie de l’esprit que vers l’âge de huit ans (Poirier, 1998) et vers l’âge de 9 ans (au plan du développement du langage) chez les enfants autistes (Tréhin, 1999).

De nouvelles recherches (Happe, 2001, Adolphs, Sears et Piven, 2001) proposent une explication neurologique du phénomène. Les personnes Asperger n’utilisent pas la même région du cerveau lors de tâches liées à la reconnaissance des visages et des situations sociales. Grace à l’imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (FMRI), il a été possible de déceler certaines parties du lobe frontal et de l’amygdale qui s’activent différemment. Young (2001) rapporte les travaux de Happe qui constate que chez les personnes Asperger, la reconnaissance des indices sociaux active la région du cerveau liée à l’intelligence générale et à la résolution de problèmes cognitifs. Le groupe représentant la population générale démontre une toute autre réponse, ce qui laisse croire qu’une dysfonction de l’amygdale serait responsable du jugement social erroné, ce qui risque d’entraîner l’apparition de comportements inappropriés. Channon, Charman, Heap, Crawford et Rios (2001) vont dans le même sens en affirmant que les sujets Asperger démontrent de nombreuses lacunes lors de tâches de résolution de problèmes et de conflits sociaux. Les réponses qu’ils génèrent diffèrent des solutions habituellement proposées.